Les amis de Louis Randavel
Bonjour, et bienvenue heureux visiteurs
L’arbre ou à la découverte de louis Randavel, le « Corot de l’Algérie »
C’était un jour sur Internet.
Je m’étais remise à chiner depuis que j’avais déménagé de mon appartement haussmannien du XVII ème arrondissement pour un studio dans le XIVème, non loin du parc Montsouris. Mon cœur vieillissant ne me permettant plus les grandes ballades au petit matin dans les vide-greniers ou les brocantes, je recherchais des tableaux sur le net, essayant de reconstituer une collection que les vicissitudes de la vie m’avaient obligée à disperser. Adieu mes dessins de Jeanmot, Carriere, Julio Gonzales, Osbert, Mossa, Gausson et de tant d’autres que j’avais achetés à la Galerie Coligny, quand je travaillais avec Patrick Roger lors de la fondation de sa « boutique ». Ne pouvant acheter de tableaux, je collectionnais le travail sur papier des artistes de la Galerie ou bien je les achetais en salle de ventes ou aux puces de Saint Ouen.
Petite-fille d’un peintre de l’école française ayant obtenu des mentions aux Salons des artistes français, j’ai toujours été passionnée par la peinture. Ce qui ne m’a pas empêché d’acheter parfois ce qu’on nomme des croutes.
Mais cet arbre que je vois, L’ARBRE, sans doute un olivier, en sépia, avec au loin la mer en bleu, au tronc tourmenté, au milieu des rochers et des dunes, me donne un coup au cœur. Je regarde les autres objets du vendeur, un petit portrait à l’huile d’un barbu, une reproduction de la Fabiola de Henner.
J’envoie un email pour demander si c’est une reproduction ; puis je recherche sur Google le peintre dont j’ai lu le nom à la loupe : Louis Randavel. Je ne le connais pas. J’apprends que c’est un orientaliste.
Voici la biographie sommaire du net : Louis Randavel est né à Bône, aujourd’hui Annana, en 1869. Il vient à Paris étudier le dessin à l’atelier de Tanzi et Dubois, peintres de Barbizon,Il meurt à Douera en 1947 ou 1948. Professeur de dessin à Philippeviile en 1919 puis à Constantine il prend sa retraite en 1923. Il exposera au salon des artistes français. C’est peu comme biographie.
La réponse de mon correspondant me plonge dans l’euphorie. Il est l’arrière-petit-fils du peintre. « MON ARBRE » n’est pas une reproduction ! Et Il en a toute une caisse. Nous prenons rendez-vous
.
Le choc émotionnel ressenti est inimaginable. Il y a au moins 300 dessins, esquisses, aquarelles, techniques mixtes et huiles de ce peintre, d’une beauté à couper le souffle. Je tremblais. Nous parvenons à un accord. Je reviendrai plus tard chercher la caisse de dessins. Nouveau mail, il a une autre caisse. Huiles sur papier à maroufler, carnets et cahiers de voyages.
Je les veux, même sans les voir. Mais là, je suis obligée d’emprunter. Mes économies ont fondu sous le soleil de l’Algérie.
Qui n’a jamais rêvé d’acheter l’atelier d’un artiste ? Mon rêve s’est enfin réalisé.Il était temps….
En regardant feuillet après feuillet les œuvres de Louis Randavel avec un ami, nous sommes tombés sur des dessins de Colette Randavel. Sa fille? Le petit portrait, acheté aussi, serait-il un portrait de Louis ? Je le crois ; elle a fait d’autres portraits au crayon. Au cours de mes visionnages, je trouverai également des auto-portraits au crayon.
Que faire de toute cette oeuvre ? Comment la trier, la répertorier ?
La première chose à faire est de mettre en œuvre la conservation des dessins : craie, crayons, fusains et crayons de couleurs ; donc acheter des fixatifs. .Faire faire des cachets :J’ai l’autorisation de son héritier. L’un avec atelier Louis Randavel, l’autre avec un monogramme LR pour les non signés, le troisième à mes initiales avec collection particulière, peut-être un cachet d’un calque de sa signature.
Pour l’instant je me rue sur internet pour avoir une idée de sa vie.
Colette Chatry